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30 décembre 2014 2 30 /12 /décembre /2014 20:41

Regard dans le miroir.

 

Le temps passe et ma peau a la douceur de la pêche. Il y a quelques années, mon arrivée était le plus beau cadeau pour mes parents. Ma mère pleurait de bonheur à ma naissance. Ma poing restait fermé autour de sa main ; geste de tendresse. Sorte de lien qui nous unie pour l'éternité. 

 

J'ai acquis ses valeurs, les notions de politesse, une éducation certaine, des coutumes et des gestes qui étaient tirés de mes parents. Plus tard, je les inculquerai à mes enfants. 

 

Ma première fille est née. Inés est son prénom. Symbole de douceur, de pureté et de droiture. Elle a toujours était présente auprès de moi. Elle ne m'abonnera jamais. A ses trois ans, Mathéo est arrivé. Ses yeux bleus et son petit nez retroussé a fait craqué bon nombre de filles.

 

Les années ont passé. Mes deux amours se sont mariés. De leurs unions, des petits bouts sont nés. Je les ai vu grandir. Leurs calins, leurs bisous pleins de chocolat, leur "ma mamie est la plus jolie et la plus gentille" m'ont emplis de bonheur.

 

Puis un jour, lendemain de mes 79 ans, je suis tombée. Le poids des années que je refusais de trainer a commencé à se faire ressentir. Je ne pouvais plus me relever, ni marcher. Ma première nuit, je l'ai passé à terre. Le sang qui coulait le long de mon visage s'est mis à coaguler. Je suis resté là à espérer que quelqu'un s'inquiéterais de ne pas avoir de mes nouvelles. J'ai prié ce Dieu auquel on attribu une existence dans les cas extrêmes. J'avais faim et soif. Je n'en pouvais plus. Les minutes paraissaient des heures et les heures des jours.

C'est au bout de 24h de hurlements, de coups sur les meubles, de prières, qu'enfin on s'est aperçu de ma disparition. Les pompiers m'ont évacués à l'hôpital. C'est alors qu'on m'a parlé du "trauma des vieux", le col du fèmur.

 

Inquiets mes enfants décident alors de me placer en maison de convalescence, puis en maison de retraite.

 

C'est ici, que mes jours ont pris fin. Je suis devenu ce pantin qu'on lave, à qui on parle comme un enfant de deux ans.

Les jours ont ralongé. Les visites se sont faites de plus en plus rares.

C'est seule dans ma chambre que se passent mes journées. Mes compagnons sont mes souvenirs, mes pensées, ma tristesse et ma solitude.

Les anges que j'ai élevé m'ont abandonné à mon triste sort : celui de vieillir.

 

Je deviens ce poids, ce corps qu'on déplace d'un point A à un point B, qu'on enmène chez le médecin ou le spécialiste. Personne ne cherche à me connaître, à savoir qui je suis, ce que j'ai fait de ma vie. Pourtant, j'en ai des choses à dire, à raconter, des conseils à donner.

 

C'est maintenant que ce dieu devrait montrer son existence et m'emporter à ses côtés. Ici, je suis devenue la meilleure amie de la solitude. Je ne suis plus rien pour personne,si ce n'est la mamie de la chambre 12. Alors s'il te plait bon dieu rappelle moi à tes côtés que je puisse enfin laisser ma place à une autre âme esseulée, abandonnée.

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